ISMH - Prieuré de Montaut

ISMH – Prieuré de Montaut

ISMH à Villeneuve les Avignon

Le Palais de Montaut, dans les textes « Monte alto », ou « Montals », est fondé en 1335 par le cardinal Pierre Bertrand ; c’est l’un des plus anciens domaines de Villeneuve les Avignon.

Le domaine de « Montals » situé au milieu de la colline, comprend un palais ou manoir, avec une maison ou grande tour et autres constructions, officines, dépendances et un grand jardin ; le domaine comprend des prés, vignes, potager, jardins, vergers, champs, terres et diverses terres en culture ou incultes. Le tout est arrosé par la fontaine qui alimente aussi un vivier, et se situe entre les routes de Nîmes et de Candau.

En 1340, une fondation du Prieuré de Montaut est proclamée. Le cardinal fait donation à l’abbé de Saint-André, sous condition d’y établir un prieuré conventuel composé de sept religieux.

Une seconde fondation, en 1343, donne une charte monastique à Montaut qui possédera huit religieux et un prieur.

VESTIGES DE MONTAUT

Il ne reste rien de l’église et du cloître de Montaut détruits lors de la Révolution. Salle capitulaire, dortoir, réfectoire, colombier etc. ont été rasé.

Par contre, l’ancien manoir reste intact, bien que le XIXe siècle ait nivelé les extérieurs pour en faire une maison de maître. Cette bâtisse se compose de deux niveaux, un rez-de-chaussée couvert de plafonds en place et un étage desservi par un escalier à vis fort étroit pris sur le mur Ouest.

En 1973, le propriétaire, M. Verdet-Kleber a fait nettoyer les façades, et sous les crépis, ont réapparus des ouvertures du XIVe siècle à l’appareillage soigné.

Sur la partie orientale dans la partie supérieure, a surgi la moitié d’une étroite fenêtre tréflée, identique à celle de la chapelle du palais du Pouget, à la montée du Fort. Elle pourrait indiquer la présence, là aussi, d’une chapelle palatiale.

Sur le mur Sud se trouvaient deux fenêtres à meneaux.

Sur le mur Ouest, on a mis à jour une très belle porte en tiers-point à l’intrados mouluré. Ce devait être la porte principale d’entrée du manoir. Les autres ouvertures du rez-de-chaussée ont disparues au XlXe lors du percement d’immenses portes-fenêtres au Sud et à l’Est.

L’intérieur se compose de trois pièces qui pourraient correspondre aux volumes d’origine.

La pièce du Sud a une immense cheminée posée contre le mur Nord et frappée aux armes de Bertrand de Colombiers : « d’argent au chevron d’azur chargé de deux colombes d’argent, accompagné de trois roses de gueules, à la bordure du même ».

Les plafonds semblent avoir gardé leur hauteur, puisqu’ils sont encore peints d’un décor classique en Avignon, alternants des carrés bleus et rouges entre les poutres et les chevrons.

Les carrés bleus portent un large motif de feuilles d’argent chargé au centre d’un losange rouge porteur d’une macle blanche ; les carrés rouges portent des bouquets blancs de feuilles de chêne et de glands. Les chevrons sont bruns, leurs angles bordés d’un listel jaune.

Les parcloses sont presque identiques à celles du palais de Gaillard de la Motte, soit : des cercles concentriques blancs ayant un bord ombré de façon à donner un sentiment de profondeur en trompe-l’œil.

Dans l’angle Nord-Ouest un corbeau en bois, sculpté d’un simple rond, reçoit la poutre de rive soutenue par des faux modillons blancs peints en trompe-l’œil.

On a restauré ces peintures de plafond au XIXe siècle. La pièce Sud a conservé la frise de blasons peinte au ras du plafond, composée des armes de Pierre Bertrand qui portait : « d’argent au chevron d’azur chargé de trois fleurs de lys d’or, accompagné de trois roses de gueules, à la bordure du même ».

Un manoir chargé d’Histoire

Pierre Bertrand est docteur en droit. Il fait une carrière remarquable comme sénéchal d’Auvergne, maître des requêtes de l’hôtel royal, chancelier de la reine Jeanne de Bourgogne.

Evêque de Nevers, puis d’Autun, il reçoit le chapeau rouge du titre de saint Clément en 1331.

Il sera parmi les premiers à s’installer hors les murs d’Avignon et fera de son domaine un haut lieu de la politique internationale.

Pour peu de temps, et à des personnes excellentes par leur dignité et leur noblesse, Pierre Bertrand loue ou prête le palais de Montaut, avec le vivier et le bosquet près de la fontaine.

Le premier à demeurer à Montaut est Humbert II, le dernier Dauphin du Viennois venu assister au sacre de Clément VI. C’est à Montaut que le Dauphin va négocier la cession du Dauphiné au fils aîné du roi de France ; le traité sera signé par le roi à Vincennes le 23 avril 1343.

En 1349, c’est le roi Jaime III de Majorque qui réside à Montaut. Il y vendra au roi de France la ville et la seigneurie de Montpellier pour 120.000 écus d’or. Ce roi malheureux perdit son argent dans une tentative pour récupérer ses états et revint en Avignon pour y finir ses jours.

Mais le plus illustre hôte de Montaut fut l’empereur Charles de Luxembourg qui fut reçu par le pape Urbain V, au palais d’Avignon, en 1365. Pendant ce séjour, l’empereur tint une assemblée générale à Montaut de concert avec Louis, duc d’Anjou, frère du roi, de nombreux seigneurs et Prélats, pour secourir Jean Paléologue, empereur de l’Orient.

Pierre Bertrand décède en 1348, et son neveu, Pierre Bertrand de Colombiers, nommé cardinal en 1344, prend sa suite à Montaut.

C’est un politique qui héberge Charles le Mauvais en 1354 et, l’année suivante, l’autre prétendant au trône de France, Charles de Navarre.

Cette année-là, il est choisi pour se rendre à Rome couronner l’empereur Charles IV.

Il finit ses jours à Montaut en 1361.

LA SOURCE DE MONTAUT

La source de Montaut est un ensemble architectural construit qui se trouve à une cinquantaine de mètres au Sud-ouest du manoir. Deux petites portes en plein cintre forment des couloirs de 4 mètres de long et donnent accès à une salle basse voûtée en arc brisé.

Le couloir de gauche se poursuit sur huit mètres de long jusqu’à une chambre percée d’un regard qui culmine au ras du sol extérieur à plus de 5 m de haut. Cette seconde salle médiévale a plus de 3 m de long, 2 m de large et 3 m de haut. La hauteur de l’eau y est constante, un mètre environ. Quatre ouvertures ouvrent les quatre côtés.

Tout d’abord, se trouve la porte d’accès au Sud-Est ; puis au Nord-Est part une galerie étroite, longue de 24 mètres ; là se trouve un puits d’aération et la galerie fait un coude vers le Nord afin de se diriger vers le domaine voisin de Montolivet ; c’est alors une simple tranchée recouverte de pierres plates qui, 25 mètres plus loin bute contre le mur d’enceinte à l’emplacement d’une porte ogivale du XIVe siècle, murée.

La troisième ouverture, au Nord-Ouest donne accès à un couloir étroit et long de 5 mètres, dont le fond est un cul de sac donnant sur le gravier de la colline où se font les infiltrations d’eau.

Le quatrième passage au Sud-Ouest, fait une boucle par un couloir latéral percé lui aussi de poches de 2 mètres de profondeur dans la couche de gravier.

L’ensemble est du XIVe siècle comme le confirment les marques de tâcheron relevées.

(Données historiques : Hervé Aliquot)

Opération de défiscalisation ISMH

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